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Impossible de se sortir de la pauvreté ?

Posté : ven. 4 déc. 2020 09:34
par Apomme
Bonjour,
je suis au RSA depuis plusieurs années, avec des soucis de santé qui m'empêchent de travailler, ce qui ne m'arrête pas dans ma recherche de solutions pour améliorer mon quotidien. Le RSA+les APL pour une personne seule dans ma région, c'est 8 686€ par an, pas royal et je vais régulièrement à la banque alimentaire pour ne pas passer mon compte en négatif, mais je survis. Je suis dans un HLM, logement chauffé entre 14 et 16°C tout l'hiver, et une fois les frais fixes payés (reste du loyer à ma charge, assurance, telecom, gaz et electricité) il me reste 165€ par mois pour manger, me déplacer, me soigner. Donc, comme je l'ai dit, à ce statut quo je survis, par contre je n'ai aucune marge de manœuvre, pas de possibilité d'économiser, pas de possibilité de "prendre des risques".

Je ne peux pas accéder à un emploi, par contre les logements sont peu cher dans ma région (et miteux, mais c'est secondaire, mon HLM est miteux aussi), et je me suis dit que si je trouve un vendeur qui accepte un contrat en location vente, je pourrais dans quelques années être proprio, donc ne plus craindre de finir à la rue, et que je pourrais louer une partie de ma maison à quelqu'un. Sur le papier ça semble possible : payer la même chose que mon loyer actuel mais dans l'optique d'arrêter de payer un jour.

Déjà, impossible de savoir si un contrat de location vente est compté comme "location" par la CAF ; j'aurais tendance à dire que oui puisque qu'un bail locatif est conclu, à côté de l'acte avec promesse d'achat ) la fin de la période concerné. J'ai contacté la CAF, qui m'a fait une réponse de bot mais n'a rien éclairci. Disons que ça passe... histoire que je puisse payer cet achat. Ensuite, dans quelques années, c'est bon je suis chez moi, et j'aurais peut-être réussi à faire assez de bricolage pour que le logement soit décent. À ce moment, je ne touche plus les APL, mais c'est OK puisque je n'ai plus non plus de loyer. Il restera l'entretien de la maison mais ça ne devrait pas faire plus que ce qui reste actuellement à ma charge en tant que loyer.

Par contre, se passer du RSA : pas moyen. J'ai beau tourner le simulateur dans tous les sens, si je commence à louer, le RSA s'effondre. Je veux dire, même si je loue à 250€/mois (le minimum pour que mon locataire puisse aussi toucher des APL si j'ai compris), ce qui me fait un faramineux revenu de 3 000€/an, le RSA tombe à 247€/mois, soit RSA+loyers= 5964 €/an : oui, c'est la même chose que si je suis au RSA sans rien faire, par contre je prends le risque d'avoir des impayés donc moins de revenu, les soucis de quelqu'un chez moi, les périodes où ça ne se louera pas... Bref, en tentant d'avoir un revenu, je prends le risque de perdre quelques mois ici et là par rapport à la possibilité de juste rester au RSA. Sauf que je n'ai pas la marge de manœuvre qui me permet d'avoir moins en revenu !

Et c'est pareil dans l'optique d'un job en auto-entreprise. J'ai beau tourner les trucs dans tous les sens, si je commence à toucher quelques centaines d'euros, puis que j'ai un souci qui fait que je ne gagne plus rien sur quelques mois, les méthodes de calcul du RSA sont si juste que j'aurais moins, à l'année, qu'avec le RSA "sans rien faire" et que je vais devoir faire face à plus de dépenses que je n'ai de moyens.

Autant quand on est en bonne santé et qu'on peut trouver un SMIG, ça se tente parce c'est un salaire assez élevé pour "éponger" quelques mois sans emploi et où le RSA n'est pas encore recalculé (et encore, je comprends que ça en fasse flipper plus d'un), autant dans mon cas, toute prise de risque est absolument irresponsable. Toutes les simulations montrent que si on tente quelque chose, il faut que ça se passe "parfaitement", sinon c'est la cata, ce n'est plus la pauvreté mais la misère parce qu'il n'y aura plus les moyens de payer les trucs de base. Or ça ne se passe jamais parfaitement : il y a toujours des choses qui font qu'on n'a pas de contrats à un moment en tant qu'autoentrepreneur, il y a toujours un moment où on n'a pas de locataire en tant que proprio.

J'aimerais arriver à me résigner à vivre dans ce HLM foireux jusqu'à la fin de ma vie , à compter le moindre centime pour éviter les huissiers et la mise à la porte, mais je ne trouve pas ça très motivant...

Re: Impossible de se sortir de la pauvreté ?

Posté : lun. 7 déc. 2020 10:32
par Dorothée
Bonjour Apomme,

Je comprends votre situation et je suis désolée d'apprendre les difficultés que vous rencontrez.

La location-accession peut en effet être une bonne option, mais les APL accession ont été supprimées en début d'année et cela peut donc représenter un frein au vu de vos faibles ressources.
Je pense que la meilleure option est de rencontrer une assistante sociale pour étudier l'ensemble de votre situation et voir quelles options s'offrent à vous : https://www.aide-sociale.fr/contacter-a ... e-sociale/

Par ailleurs, si vos soucis de santé vous empêchent de travailler, vous avez peut-être droit à des aides supplémentaires liées à votre pathologie ?... Je vous conseille d'utiliser ce simulateur gratuit pour voir si vous pouvez bénéficier d'autres dispositifs : https://www.aide-sociale.fr/simulateur/

je vous souhaite bon courage pour la suite.
Cordialement.

Re: Impossible de se sortir de la pauvreté ?

Posté : lun. 7 déc. 2020 11:53
par Apomme
Les assistantes sociales ne peuvent pas grand chose, en dehors de l'accès à la banque alimentaire (ce qui aide déjà...).

Quand à la reconnaissance du handicap, certains MDPH ont une tactique intéressante : quoi que vous ayez, elles vous envoient rencontrer un psy. N'ayant pas de pathologie mentale, ça m'a semblé étrange, je me disais que c'était pour repérer les simulateurs (entre nous, je ne vois pas quel simulateur voudrait se farder ce genre de corvée, si on est bon acteur il y a mieux à faire pour gagner des sous). C'est une association d'aide lié à ma maladie qui m'a permis de comprendre : le profil psychologique qui est dressé de moi à cette occasion indique que je suis quelqu'un de facile à abuser, en gros. Donc, la MDPH sait qu'en me refusant la reconnaissance, malgré le dossier médical solide, je vais juste renoncer sans me battre. Cela doit leur éviter de dépasser leur quota d'handicapé ! Et c'est ce que j'ai fait jusqu'à tomber sur cette asso : j'ai posé deux demandes qui ont été refusés de façon non justifiées, je n'ai pas essayé d'aller au procès. Maintenant que je le sais et que j'ai du soutien, j'ai poussé la procédure au bout, mais avant que ce soit jugé... Et je n'ai pas plus confiance en la justice française qu'en les organismes sociaux, donc je n'ai aucun espoir que ma situation change réellement ensuite, il y aura toujours "un truc" qui fera que ça ne va pas marcher.

Re: Impossible de se sortir de la pauvreté ?

Posté : mar. 8 déc. 2020 10:19
par Dorothée
Bonjour Apomme,

Je comprends votre découragement mais malheureusement je ne vois pas d'autres solutions que de passer par une assistante sociale ou un organisme tel que la MDPH pour ce genre de situation. Et en effet, se rapprocher d'associations peut aussi être une bonne idée.
Si vous avez besoin de conseils ou d'écoute, cette palteforme est aussi très utile : https://www.aide-sociale.fr/association-happyrologie/

Bon courage à vous.
Cordialement.